Pentes rocheuses avec végétation chasmophytique
Code UE : 8210
Code CORINE 1991 : 62.15
Surface couverte : env. 0,7 ha
Définition et références phytosociologiques
Association à Ceterach officinal et Ombilic des rochers
Umbilico rupestris-Ceterachetum officinarum Braun-Blanquet et Tüxen 1952. Asplenietea trichomanis
Caractéristiques stationnelles
L’habitat est présent aux étages planitiaire et collinéen. On le retrouve au niveau des fissures sèches et ensoleillées de rochers, sur des parois verticales à subverticales naturelles (falaises) ou artificielles (remparts, murets…), où les substrats sont riches en bases, calcaires naturels ou assemblés en murs…
Les parois naturelles sont susceptibles de présenter une érosion contribuant à leur rajeunissement. Dans les situations artificielles, certaines formes de l’habitat peuvent toutefois s’enrichir en espèces nitrophiles, ce qui contribue à sa variabilité. Les sols sont très minces et faiblement enrichis en humus (lithosols).
Physionomie et structure
Ces groupements ouverts sont composés de petites fougères (Ceterach officinal, Capillaire trichomane, Capillaire noir, Rue de muraille et Polypode vulgaire). La physionomie est assez terne de par la dominance des fougères. Végétation vivace herbacée, non ou faiblement stratifiée, toujours assez clairsemée sur les parois verticales et toujours assez pauvre en espèces en situation naturelle.
En situation artificielle, l’eutrophisation favorise l’arrivée d’autres espèces, souvent de taille plus élevée, induisant une légère stratification et un plus fort recouvrement.
Flore caractéristique, espèces indicatrices
- Rue-de-muraille Asplenium ruta-muraria
- Ombilic des rochers Umbilicus rupestris
- Ceterach officinal Ceterach officinarum
- Capillaire trichomane Asplenium trichomanes
- Capillaire noire Asplenium adiantum-nigrum
- Polypode vulgaire Polypodium vulgare
Localisation dans le site
Les pentes rocheuses avec végétation chasmophytique sont essentiellement localisées dans le Val de Laize.
La représentation spatiale de l’habitat est très ponctuelle (quelques décimètres carrés). Ailleurs, on retrouve l’association plutôt en situation secondaire (vieux murs vers Bréel par exemple).
Valeur écologique et patrimoniale
L’association des espèces présentes sur le site contribue à la biodiversité dite fonctionnelle, participant aux écosystèmes banals et quotidiens de l’Homme (par opposition à la biodiversité patrimoniale faisant allusion à des espèces rares, endémiques, protégées ou menacées).
Dynamique de la végétation…
… spontanée
L’habitat est permanent, sans vraie dynamique, surtout en position naturelle où les éboulements contribuent à rajeunir la paroi par l’alternance du gel et du dégel. Quelques ligneux peuvent s’installer dans les anfractuosités des corniches assez stables et des murs pour constituer un fourré de corniche. L’habitat est sensible à l'envahissement par les ronces et le Lierre.
Une autre dynamique est aussi possible sur les murs et parois artificiels, par développement massif du Lierre (Hedera helix) qui peut alors former une véritable draperie verticale où il peut être accompagné de son Orobanche parasite (Orobanche hederae), réduisant alors la végétation chasmophytique héliophile (cas de l’enceinte du Château de La Forêt-Auvray).
… liée au mode de gestion
Des influences anthropiques contribuent à l’eutrophisation de cette forme d’habitat, avec un enrichissement en dicotylédones, pouvant même aller jusqu’à faire dériver le milieu vers des communautés eutrophiques.
État actuel de conservation
Cet habitat se trouve dans un assez bon état.
Menaces potentielles, facteurs de dégradation
Le milieu est peu menacé en situation naturelle.
Il existe cependant des risques de dégradation par l’ouverture ou l’agrandissement de carrières (ex : La Roche-Blain dans la vallée de la Laize). Dans certaines régions, la pratique de l’escalade, avec l’équipement des voies d’escalade et de via ferrata (et le nettoyage de la falaise qu’elle implique), la création d’écoles d’escalade ainsi que leur fréquentation intensive peuvent ponctuellement constituer des facteurs de raréfaction de certaines espèces végétales.
En situation artificielle, la réfection des murs par rejointoiement ou enduit et les herbicides déposés à la base ou sur les murs peuvent contribuer à la disparition des espèces de l’habitat.
Orientations optimales de gestion
(d’après le Muséum National d’Histoire naturelle)En situation naturelle, cet habitat ne demande pas d’interventions particulières dans la grande majorité des cas.
Il est simplement recommandé, le cas échéant :
• d’éviter au maximum l’exploitation de la roche ;
• de procéder à un débroussaillage sélectif pour supprimer le Lierre et les ronces.
En situation artificielle, il est conseillé de limiter les rejointoiements de mur s’ils ne sont pas nécessaires ainsi que les dépôts d’herbicides. Les fougères par elles-mêmes n’ont guère d’effet négatif sur ces murs, mais il n’est en pas de même pour les arbustes et le Lierre, dont il conviendra de contrôler l’extension.