Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion
Habitat prioritaire
Code UE : 9180
Code CORINE 1991 : 41.41
Surface couverte : env. 23,3 ha
Définition et références phytosociologiques
Forêts mélangées d’espèces secondaires des éboulis grossiers, des pentes abruptes rocheuses ou des col-luvions grossiers de versants, surtout sur matériaux calcaires mais ici sur matériaux siliceux, avec une exposition préférentielle au nord.
Frênaie-érablière à Scolopendre et Polystic à soies. Phyllitido scolopendrii-Fraxinetum excelsioris Durin et al. 1967
Caractéristiques stationnelles
Ce type d’habitat occupe des ravins très encaissés, des versants abrupts ou des éboulis rocheux frais à froids, en pente forte avec exposition préférentielle au nord. Les sols sont installés sur des coulées collu-vionnaires. Ils sont riches en éléments minéraux et très frais (sols bruns eutrophes à mésotrophes).
La station est caractérisée par une forte humidité atmosphérique.
Physionomie et structure
Forêt de ravin où le sous-bois est essentiellement formé par la Scolopendre, accompagnée de nombreuses autres fougères. Cet habitat est parfois mosaïqué en Suisse Normande avec de remarquables chênaies-hêtraies à Luzule des bois plus acidophiles.
Flore caractéristique, espèces indicatrices
- Scolopendre Phyllitis scolopendrium
- Polystich à cils raides Polystichum setiferum
- Fougère écailleuse Dryopteris affinis
- Fougère mâle Dryopteris filix-mas
- Luzule des bois Luzula sylvatica
- Polypode vulgaire Polypodium vulgare
- Mélique uniflore Melica uniflora
- Mercuriale pérenne Mercurialis perennis
- Doronic à feuilles de plantain Doronicum plantagineum
- Aubépine épineuse Crataegus laevigata
- Érable champêtre Acer campestre
- Orme des montagnes Ulmus glabra
- Orme champêtre Ulmus minor
- Frêne commun Fraxinus excelior
- Merisier Prunus avium
Confusions possibles
Avec des phases pionnières des hêtraies-chênaies calcicoles à acidiclines voisines installées sur les versants, et avec les chênaies pédonculées à Frêne des fonds de vallées
Localisation dans le site
Cet habitat est peu représenté et souvent fragmenté. Il est localisé dans les gorges de la Rouvre (sous les Roches d’Oëtre) et sur les versants exposés au Nord vers Pont d'Ouilly.
Valeur écologique et patrimoniale
Ce type d’habitat est peu répandu dans l’Ouest de la France et présente donc un grand intérêt écologique. Généralement représenté par des individus de faible étendue, il recèle néanmoins des espèces rares à l’échelle régionale (Orme des montagnes, Dorine à feuilles alternes…).
Espèces de l’annexe II de la Directive Habitats
Loutre d’Europe, chauves-souris.
Autres espèces animales typiques de l’habitat
Vertigo pusilla, Helicigoma lapicida, Tandonia rustica.
Valeur sociale et économique
La fertilité est faible car les sols, maigres, recouvrent souvent des éboulis sur de fortes pentes (30 à 40 %). De plus, l’inaccessibilité de la majorité de ces peuplements en limite fortement l’intérêt économique.
État actuel de conservation
La Suisse Normande est un secteur privilégié pour la conservation de cet habitat, prioritaire au titre de la Directive. Dans le projet de site Natura 2000, il se trouve dans un état de conservation assez favorable.
Menaces potentielles, facteurs de dégradation
La surface occupée par ce type d’habitat est actuellement stable. Les coupes rases effectuées à proximité immédiate de cet habitat peuvent l’affecter par la mise en lumière, qui provoque le développement d’espèces étrangères au cortège caractéristique. Éventuellement, les transformations résineuses et l’aménagement de dessertes forestières sont à craindre. Enfin, cet habitat est parfois le siège de décharges sauvages.
Orientations optimales de gestion
(d’après le Muséum National d’Histoire naturelle)Du fait des contraintes fortes, il est préférable de laisser l’habitat en l’état.
Dans tous les cas, il est souhaitable :
• d’éviter les plantations de résineux ;
• de conserver le couvert végétal : éventuellement, ne pratiquer que des prélèvements ponctuels sans ouverture importante ;
• d’éviter de créer de nouvelles pistes à travers les surfaces occupées par cet habitat : elles remet-traient en cause son intégrité, vu les très faibles étendues qu’il occupe et les besoins du peuple-ment en ombre et en fraîcheur.