Formations à Genévriers

Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires







Code UE :     5130
Code CORINE 1991 :     31.882

Surface couverte :    env. 4,9 ha


Définition et références phytosociologiques


Fourré initial de corniche à Genévrier commun et Genêt à balais.
Junipero communis-Cytisetum scoparii de Foucault 1991. Cytisetea scopario-striati

Caractéristiques stationnelles


Les formations à Juniperus communis peuvent être localisées sur landes ou pelouses calcaires des étages collinéen à montagnard. Ici, on les rencontre sur les corniches siliceuses et sur les vires rocheuses.
Ce fourré correspond à des sols pionniers (rankers d’érosion) à caractère oligotrophe.
Ce sont des habitats primaires de corniches, falaises et vires rocheuses, pouvant voisiner avec des situa-tions secondaires.

Physionomie et structure


Les peuplements de Genévrier commun sont généralement associés à d'autres essences arbustives basses, ayant plutôt l'allure d'un fourré épars, de structure verticale et horizontale très hétérogène et généralement diversifié sur le plan des essences (Genêt à balais, Ajonc d’Europe…).

Flore caractéristique, espèces indicatrices

  • Genévrier commun                 Juniperus communis
  • Orobanche des genêts          Orobanche rapum-genistae
  • Prunelier                                Prunus spinosa   
  • Ajonc d'Europe                      Ulex europaeus
  • Genêt à balais                       Cytisus scoparius


Confusions possibles…


… avec les cytisaies primaires à Genêt purgatif (Cytisus oromediterraneus) [Cytision oromediterraneo-scoparii] (Code UE : 5120).
… avec les fourrés à Genévriers sur calcaire avec Amélanchier (ex : coteaux de la Seine).

Localisation dans le site


L’habitat est localisé surtout dans l'Orne (méandres de Rouvrou, Roches d’Oëtre, Bec-Corbin), toujours en complexe avec les Landes sèches européennes (Code 4030).

Valeur écologique et patrimoniale


Les junipéraies primaires offrent probablement un pool génétique originel et diversifié du Genévrier commun. Le milieu présente une très forte originalité et diversité faunistique associée aux genévriers avec une part importante de phytophages junipérophages soit gallicoles, soit non gallicoles (essentiellement des Lépidoptères, Hyménoptères, Hémiptères, Diptères et Acariens).
En Basse-Normandie, ce milieu ne semble exister qu'en Suisse Normande.

Valeur sociale et économique


L’habitat primaire, très restreint et présent sur les corniches et vires rocheuses, ne présente aucune possibilité de valorisation économique directe importante. Le Genévrier commun peut cependant être brouté par le bétail en hiver, lorsque ces arbustes sont la seule ressource disponible. Il peut, d’autre part, participer à des paysages naturels très appréciés par le public, d’où une valorisation économique indirecte. Enfin, les baies sont parfois ramassées pour une production d’alcool local.

Dynamique de la végétation…
… spontanée


En situation primaire sur corniches et vires rocheuses, la dynamique est normalement bloquée et les fourrés xériques à Genévrier commun participent à des paysages rupicoles complexes associant des végétations de rochers (Asplenietea trichomanis), de dalles (Sedo albi-Scleranthetea perennis), de pelouses à caractère primaire (Tuberarietea guttatae en système acidophile) et d’ourlets (Melampyro pratensis-Holcetea mollis) où le Silène penché et le Corydale à vrilles sont bien représentés.
Des conditions subprimaires permettent une évolution extrêmement lente vers des forêts à chênes et à bouleaux. Ainsi, il arrive que le milieu soit « absorbé » par la chênaie, comme c’est le cas vers Rouvrou où des pieds de Genévriers se retrouvent sous le couvert forestier.

… liée au mode de gestion


L’habitat est particulièrement sensible aux incendies compte tenu de la grande inflammabilité et de la combustibilité du Genévrier commun (d'où par exemple les noms populaires de "pétron" ou de "grillon" et les toponymes qui en dérivent).

État actuel de conservation


L’emprise spatiale de l’habitat est très ponctuelle, sauf au Cul-de-Rouvre (plusieurs ares).

Menaces potentielles, facteurs de dégradation


Les Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires sont des habitats primaires peu menacés sauf, localement, par des constructions et des activités touristiques et sportives inadaptées.


Orientations optimales de gestion

(d’après le Muséum National d’Histoire naturelle)
En situation primaire, il est préférable de ne pratiquer aucune intervention afin de conserver l’habitat tel quel.
Un pâturage extensif par des chèvres est favorable à l’extension de la formation, les baies étant « colportées » après absorption le long des parcours.